• Nos vacances de Toussaint 2010

    Que faire pendant ces vacances de Toussaint ?

    Chez nous en Savoie, il a neigé, il fait plutôt frais et le ciel est gris. Il ne faut pas rêver, cette neige tombée cette nuit du dimanche 24 au lundi 25 ne sera pas suffisante pour sortir les skis, et juste assez gênante pour des randonnées pédestres.

     

    Le Canoé Kayak Mag de Juillet-Août vante les mérites des gorges de l'Hérault. Une belle rivière, au soleil, avec des températures méditerranéennes, qui n'a pas l'air bien difficile: le reporter de CKM y est allé avec ses enfants (2 petites filles qui n'ont pas l'air bien grandes sur les photos), et le topo du "Guide du Canoë en France" parle d'une descente facile sur les 15 premiers kms, et donne tous les renseignements nécessaires pour franchir les barrages. Véronique a téléphoné au club local qui lui a confirmé qu'en été, ils louent des canoës à de véritables néophytes. Le débit, d'après le site Vigicrues, oscille entre 6 et 9 m3/s, alors que le niveau d'été est à 3 m3/s, et notre Guide donne 20 m3/s comme "un très joli niveau". La météo s'annonce ensoleillée, pas d'épisode cévenol en vue.

    Bien sûr il y a bien quelques rapides, mais sur quelle rivière n'y en a-t-il pas ? Et puis une rivière sans rapides serait trop monotone, non ?

    Donc voilà, lundi matin, chargement de la 307, on n'oublie ni la Truffe ni les pagaies, et après un rapide crochet par le Vieux Campeur de Sallanches pour acheter quelques affaires de camping (cartouches de gaz, théière ...) hop, direction le Sud !

    Lundi soir après une rapide et infructueuse visite au Décathlon d'Alès (Véronique semble de plus en plus frileuse, voir fébrile et aurait voulu s'acheter une combinaison néoprène), nous plantons la tente non loin d'Anduze, à quelques kilomètres de Ganges, point de départ de notre canoë-rando. C'est la 1ère fois que nous partons en canoë pour plus d'une journée et il nous faut un peu de temps pour organiser les sacs étanches (dont un très gros qui contient la tente, les tapis de sols, duvets ...).

    Le mardi nous embarquons donc peu avant 13h, Véronique avec un peu d'appréhension face à l'inconnu ("Comment on va faire pour voir les barrages suffisamment en avance pour avoir le temps de se garer ?" "Et il y en a un qui doit se franchir à la cordelle, tu es sûr qu'on va y arriver ??"), et moi tout heureux de partir 3 jours à l'aventure, en autonomie complète.

    Quelques coups de pagaies plus tard et 2 échouages sur de grosses pierres, dus à un défaut de communication entre la vigie à l'avant (moi) et le barreur à l'arrière (Véronique), mais au fil des mini-rapides que nous franchissons, les réglages s'affinent et lorsque nous arrivons à Laroque, je suis fermement décidé à franchir le barrage dont le reporter de CKM dit que l'on peut "sauter partout, voire y faire du toboggan, une pause baignade, remonter avec les bateaux pour glisser, en avant ou en arrière ..." Bref, ça doit se passer les doigts dans le nez. On s'arrête malgré tout, histoire de bien repérer la trajectoire, et c'est parti ... le cap est bon et on aborde l'obstacle à l'endroit souhaité, c'est à dire sur la zone où il n'y a pas d'écume, où l'eau s'écoule sagement, régulièrement, en douceur. L'avant du bateau, où est assise la Truffe, passe le barrage, surplombe la pente d'écoulement, je retiens à la fois la Truffe et ma respiration, attendant le moment où le canoë va basculer en avant pour accélérer dans la pente, (un peu comme une paire de skis dans un couloir), et là ... rien ! Le bateau s'est arrêté ! Le filet d'eau est trop mince et nous sommes trop chargés. A l'aide des pagaies et en faisant pencher le bateau à droite puis à gauche nous parvenons à avancer encore un peu mais même une fois les 5 mètres du canoë presque entièrement dans la pente, rien n'y fait, ça ne glisse pas. (Un peu comme si nous avions oublié d'ôter les peaux de phoque pour la descente !) Je n'ai pas le choix, en restant à l'intérieur du bateau on a tout essayé, il ne reste donc qu'une solution: comme Colt Seavers, l'Homme qui tombe à pic dans la série télé de mon enfance, je vais tenter une cascade très périlleuse. Comme disait "Pouf" le cascadeur presque héroïque du Grand Journal de C+ du haut de son escabeau, "c'est très dangereux, mais je vais quand même le faire !". J'empoigne donc la corde fixée à l'avant du bateau et j'enjambe le plat-bord. Les pieds posés bien à plat, un peu comme pour une descente en rappel, je me tourne face au bateau, posé au-dessus de moi, et tire doucement sur la corde, jusqu'à ce que le canoë commence à glisser. Il ne me reste plus alors qu'à imiter Yvan Curkovic, le glorieux gardien de but de la grande équipe du St Etienne de mon enfance, pour plonger dans le bateau au moment où il passe devant moi (à ce moment là j'ai été très heureux d'avoir choisi un canoë gonflable plutôt qu'un splendide Discovery tout en bois !)

    Tout cela étant décidément trop facile pour nous, nous enchainons la suite en marche arrière !!

    Je profite tout de même d'un ralentissement du courant pour effectuer un court passage au stand, le temps de nous remettre dans le sens de la marche, et de décider d'un commun accord avec mon équipière qu'il ne faut pas couper un si bel élan et qu'on mangera plus tard !

    Bien décidés à rattraper le temps perdu, nous souquons ferme, dans une eau toute calme, quelques secondes seulement ! La rivière semble faire un virage à angle droit et je ne vois plus la suite des évènements, par contre, je les entends ! On dirait que l'eau gronde un poil plus sauvagement que d'habitude. Ni une ni deux, on stoppe, sur une petite plage de cailloux en rive droite, juste avant le virage à droite. Je tire le bateau sur la berge et m'en vais découvrir la suite, à pied ... l'eau est blanche sur quelques mètres, on dirait qu'il y a beaucoup d'eau, un fort courant, le passage n'est pas large, et les rochers plutôt imposants. C'est sans doute le passage dont le reporter de CKM (qui à l'époque était moniteur sur cette rivière) dit que "le calcaire est mordant sur l'Hérault" car il avait eu à "remonter jusqu'à la route des touristes sans casque ni gilet, avec de belles coupures ou écorchures".

    Pas d'hésitation: la rive gauche est praticable à pied, on fait passer le bateau à la corde.

    Nous ré-embarquons tout de suite après, le petit rapide suivant est bien négocié, j'arrive à bien deviner le passage entre les cailloux, et je guide enfin clairement et efficacement Véronique qui manoeuvre aux petits oignons, ça passe en douceur, je me laisse griser à tel point que j'en oublie de pagayer ! Erreur fatale ! Le dernier rapide n'est pas encore totalement franchi et le défaut de propulsion se fait cruellement sentir pour Véronique qui n'arrive plus à diriger le canoë. La sanction est immédiate: le bateau se met en travers, nous sommes drossés sur les rochers de la rive droite et le courant nous retourne comme une crêpe. La tête sous l'eau pendant une demi seconde puis position de sécurité (sur le dos, pieds en avant), un coup d'oeil sur le côté pour voir que la Truffe nage très bien avec son gilet de sauvetage et qu'elle réussit même à sortir toute seule de la rivière (elle était à l'avant du bateau et elle est donc tombée à l'eau tout près du bord). Véronique est juste devant moi, elle va rattraper le canoë qui file en avant, je donne un coup de rein pour agripper un rocher et je récupère Miss Truffe qui s'ébroue comme jamais. Véronique a récupéré le bateau, mais a échappé sa pagaie qui est partie au fil de l'eau. Aucune coupure ou écorchure à déplorer, seulement quelques bleus. Et plus qu'une seule pagaie (nous n'avons pas de "pagaie de secours"), ce qui signifie la fin du périple. Rageant.

    Après réflexion, il s'avère que Véronique n'avait pas eu tout à fait la même lecture que moi de l'article de CKM: elle avait bien compris et enregistré que dans ce rapide, la plupart des débutants vont à l'eau, et elle s'attendait bien à ce qu'on dessale, alors que pour moi c'était une ballade familiale vu que le reporter y avait emmené ses enfants. Oui mais voilà, ce reporter est un ex-moniteur !!!

    Du coup, la prochaine fois, les pagaies seront attachées au bateau, on aura une 3ème pagaie de secours (au cas où), et des vêtements en néoprène !

     

    Heureusement, la région regorge de très jolis sites naturels, notamment le cirque de Navacelle, avec un vieux moulin sur la Vis. Et puis, sur le chemin du retour, au-dessus de Mende, une immense forêt encerclant le splendide lac de Charpal, à 1300 m d'altitude, nous a un moment donné envie de jouer au trappeur ou aux indiens dans un décor tout droit sorti des romans de Jack London. Mais nous sommes en Margeride, pays des loups, non loin du Gévaudan, et le panneau signalant l'interdiction de camper, la neige dans les fossés et le soleil plongeant à toute allure sur la ligne d'horizon, nous en ont rapidement dissuadé.

     

    PHOTOS


     


  • Commentaires

    1
    Véronikp
    Dimanche 7 Novembre 2010 à 17:43

    Bravo au photographe même si j'aurais aimé voir d'avantage de photos de la descenteen kayac, mais on ne peut pas tout faire en même temps!!!            Bises à tous les deux. Véronique.

    2
    cissou
    Mardi 16 Novembre 2010 à 11:13

    un regal pour les yeux, merci

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